Vie ma vie de Street Photographer

Lundi, je retourne au boulot, terminées les vacances (snif-snif).

Mais ça vous en vous en cognez et vous savez quoi ? Vous avez raison parce que je m'en cogne aussi !

Oui parce que, quand j'étais au chomdû, j'étais pour ainsi dire en vacances à durée indéterminée et je me lamentais de ne pas trouver de job alors maintenant que j'en ai un, je ne vais pas me plaindre (enfin pas trop).

Toussa pour dire quoi au fait ?

Ah oui (c'est terrible de vieillir).

Donc lorsque j'étais en vacances, j'ai fait de la photo (sans blague ?) et du repérage pour trouver des spots d'urbex (encore un brin de patience et je pense que bientôt, je vais pouvoir publier mes premières photos).

J'ai fait de la photo donc disais-je avant que je ne m'auto-interrompe (on est jamais aussi bien servi que par soi-même) et plus particulièrement de la Street Photography (shooter les gens à l'insu de leur plein gré).

Quand j'ai commencé la Street Photo, je le faisais avec mon réflex et au téléobjectif pour éviter d'être proche de mon sujet et de me faire repérer.

Oui parce que : Se faire répérer = fail = comportement du sujet qui perd son naturel = photo ratée.

J'ai très vite compris que j'étais dans l'erreur car les meilleurs photos, sont celles où on est le plus proche possible de son sujet (du moins pour les portraits).

Bien entendu, ce raisonnement n'est pas valable si l'on souhaite capturer une scène (encore que...).

J'ai donc opté pour un matériel plus discret me permettant donc de conserver la qualité d'image d'un réflex et de me rapprocher au maximum de mon sujet sans me faire repérer.

Les 3/4 du temps ça fonctionne...

Qu'en est-il alors du quart restant ?

Et bien ça donne ça :

Mon sujet "me grille" mais s'en contrefiche royalement et poursuis sa route/son activité

Un fail donc, car même si la photo est sympa, j'ai dénaturé le comportement de mon sujet.

Les 3/4 du temps du quart de temps qui reste donc (ça va, vous suivez ?) ça se passe comme ça.

Mais qu'en est-il du quart de temps restant du quart de temps restant au global (besoin d'un doliprane ? huhu).

C'est ZE EPIC FAIL !

Démonstration :

Epic Fail incoming...

Je repère cette demoiselle avec un gros réflex (5D Mark III pour ceux que ça intéresse) qui, visiblement ne lui appartient pas ou qui vient tout juste de l'avoir car on voyait bien qu'elle n'y était pas habituée.

Amusé (oui je suis trèèèèèèèès bon public : Oh un stylo hihi), je décide donc de la shooter...euh de la prendre en photo hein, pas de la zigouiller.

Je me rapproche et la prends en photo plusieurs fois jusqu'à ce qu'elle finisse par comprendre ce que je suis en train de faire...

"Why did you take a picture of me ???"

La donzelle descend de son observatoire et vient droit sur moi, l'air contrariée :

"Why did you take a picture of me ?

Pourquoi m'as-tu prise en photo ?

Moi : Because I'm a street photographer.

Parce que je suis un photographe de rue.

Elle : A what ?

Un quoi ?

Moi : Do you know what Street Photography is ?

Est-ce que tu sais ce qu'est la photo de rue ?

Elle : I don't care but you should ask me first.

Je m'en fiche mais tu aurais dû me demander avant.

Moi : I'm sorry but if I had asked you first, your behaviour would have changed and I would have lost the natural of the scene.

Je suis désolé mais si je t'avais demandé, ton comportement aurait changé et j'aurais perdu le naturel de la scène.

Elle : ...

...

Moi : Look, if it's bother you, I delete the photo right now.

Ecoute, si ça te dérange, j'efface la photo de suite.

Elle : It's ok, it's ok...but it's weird...

C'est bon, c'est bon...mais c'est bizarre...

Moi : Just look for "Street photography" in Google and you will understand I think. Thank you and have a nice day.

Cherche "photo de rue" dans Google et je pense que tu comprendras. Merci et passe une bonne journée."

Sur toutes les photos d'inconnus que j'ai pris jusqu'à maintenant, c'était la première fois que j'ai dû me justifier.

J'ai choisi de respecter la personne et de lui dire la vérité et c'est plutôt bien passé.

Au cours d'une autre sortie quelques jours plus tard, j'ai vécu un autre gros fail :

Je dépasse un arrêt de bus et mon regard croise celui d'une femme d'un certain âge.

Trouvant son visage et sa tenue intéressante, je décide de faire mine d'attendre le bus et me rapproche d'elle (ça tombe bien, elle a la tête penchée, toute absorbée par le texto qu'elle est en train de taper) et déclenche...

"C'est moi que vous prenez en photo comme ça ???"

Aussitôt, elle fait volte-face et m'interpelle :

"C'est moi que vous prenez en photo comme ça ???

- heu...non pas du tout madame, je prenais le bâtiment derrière vous...son architecture est originale. En fait je ne sais pas dire si je l'aime ou pas.

- Ha bon ? C'est sûr hein ? Parce que vous les photographes vous êtes des malins et des rapides hein !

- Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?

- Ben on a à peine le temps de se gratter le nez que ça y est, vous avez pris la photo !

je ris

- Oui oui oui, mon neveu est photographe aussi hein alors je connais tous vous trucs là !

- Ah oui ? Tient donc ! Et que fait-il comme type de photo ?

- Tout ! Du portrait, du paysage...il a toujours son appareil avec lui !"

Je vous épargne la suite de la conversation mais ce fut fort sympathique et je n'aurai jamais cru que j'allais passer un bon quart d'heure à parler photo avec cette dame, vu comment avait débuté notre échange ^^'

Contrairement à la première fois, j'ai choisi ici de mentir (quoique on le voit le bâtiment derrière, donc c'est un demi-mensonge) et de m'en sortir par une pirouette...(ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas respecté la personne puisque, au lieu de partir comme un voleur, j'ai choisi de rester un peu et de discuter avec elle le temps que le bus arrive).

La morale de toussa ?

Si vous aimez la street photography, lancez-vous !

Je viens (je pense) de vous donner les pires exemples de ce qui pourrait vous arriver : avoir à se justifier !

Au mieux on s'en sort avec une pirouette, au pire on dit la vérité, avec le sourire et si ça ne va pas, on efface la photo et basta, on passe son chemin.

Et celui ou celle qui vous a demandé d'effacer sa photo s'en mordra les doigts une fois que vous serez un(e) photographe de renom.

(=^-^=) /